Point de vue d’Anne-Sophie Lectac
Agrégée d’histoire, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, Anne-Sophie Letac enseigne la géopolitique en classes préparatoires au Lycée Lavoisier
L’attentat terroriste est conçu pour être vu et filmé, ou du moins pour que ses effets le soient, et nous obéissons docilement à cette injonction implicite. Les journaux sont pleins d’images de badauds qui «smartphonent» l’horreur. Le téléphone qui filme un être humain en train de mourir ou une panique de rue pose la question morale de l’obscénité du geste, la question juridique de la non-assistance à personne en danger, mais aussi plus froidement la question de la complicité inconsciente de toute une civilisation.