Crise

Ce diaporama va être amélioré dans sa présentation et actualisé prochainement

LA CRISE : FONDEMENTS – EXPLOSION – SOLUTIONS

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La crise a été précédée de grandes secousses financières (ci-dessus) émaillées de faillites et scandales (Enron, LTCM, le Crédit Lyonnais…).

Les crises précédentes avaient toutes des conséquences mondiales mais elles étaient soit géographiquement délimitées soit propre à un secteur d’activité (nouvelles technologies Internet en 2001 par exemple). C’est bien l’ensemble du système financier qui, cette fois, est concerné et, par sa transmission à l’économie « réelle », l’ensemble de l’économie mondiale.

L’inéluctabilité d’une telle crise systémique a été annoncée par de nombreux économistes et historiens. Ainsi des économistes marxistes et/ou altermondialistes (G Duménil, F Chesnais, D Lévy, D Pilhon, F London, E Wallenstein…),  des économistes  « de la régulation » (M Aglietta…) ou venus d’autres horizons ( JL Gréau, P  Arthus…), sans oublier Paul Jorion qui avait prévu le déclenchement de la crise par les subprimes. Mais aussi nombreux soient ils (la liste pourrait être allongée), le haut du pavé médiatique a été tenu pendant des années  par des économistes  libéraux qui ont nié la perspective d’une telle crise en vantant la modernité de la finance libéralisée (En France, N Baverez, J Marseille, E Cohen….).

L’adjectif « systémique » peut s’entendre à différents niveaux : crise du système financier dans son ensemble par réactions en chaîne, crise du système économique capitaliste dans son fondement (le néolibéralisme), crise du système monde par conjonctions de plusieurs crises : économique, écologique, alimentaire et géopolitique.

 

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Il me semble que la compréhension de la crise passe par un rappel sur les déterminants du néolibéralisme ainsi que sur la trajectoire particulière des Etats-Unis. Comme le rappelle souvent Gérard Duménil, la crise a démarré par  le cœur du capitalisme, les banques, au cœur de la puissance dominante, les Etats-Unis. Le détour par le « cœur du cœur » est donc indispensable.

Nous proposons, ensuite, d’exposer l’enchaînement des faits : de la crise des subprimes à la crise bancaire mondiale, de la crise bancaire à la crise boursière, les premières réponses apportées par les autorités publiques à la crise des liquidités, la transmission de la crise financière à l’économie « réelle »,  la succession des « plans » de relance et, pour amorcer le débat, nous terminerons par quelques idées sur les perspectives… avec le « pire » et le « meilleur ».

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La notion de libéralisme a une longue histoire, il peut renvoyer au libéralisme politique mais c’est surtout au libéralisme économique auquel on pense quand on évoque, aujourd’hui, le libéralisme. Le mot « libéral » peut  d’ailleurs avoir des sens opposés, ainsi aux Etats-Unis l’adjectif « libéral » est presque synonyme de « gauchiste ».

Le néolibéralisme (nouveau libéralisme) intègre les politiques libérales que nous combattons mais il constitue plus largement  une phase du capitalisme définit par un ensemble de structures cohérentes entre elles qui dépassent les seules politiques publiques : stratégie des firmes mondialisées, nouvelle organisation du travail, fonctionnement en réseau, financiarisation et nouveaux rapports de forces entre classes et groupes sociaux…

Pour caractériser le néolibéralisme qui s’imposa à partir du début des années 80, le plus simple est de montrer en quoi il constitue une contre offensive des classes dominantes à la phase antérieure dite de « compromis social ».

Après la crise de 29 et à la suite de la seconde guerre mondiale, les pays développés ont connu une longue phase de « compromis social », ce n’était, certes pas le paradis, mais le rapport de forces sociales était tel que la part des salaires dans les richesses créées allait croissant et que les protections sociales se développaient. Les contextes nationaux étaient très différents mais du « New Deal » aux Etats-Unis aux choix sociaux de la Libération en France, des traits communs ont caractérisé le monde capitaliste développé. De nombreux qualificatifs ont été utilisés pour caractériser cette période : « Etat keynésien », « Fordisme », « compromis social », « trente glorieuses » etc…


Sur ces deux graphiques, on perçoit bien le retournement du début des années 80.

Le taux de profit aux USA et dans les principaux pays européens baisse jusqu’au début des années 80 puis repart à la hausse ensuite (le taux de profit mesure le rapport entre le profit réalisé et la capital des sociétés).

La part de salaires dans les richesses produites dans l’Union européenne  (salaires et cotisations sociales  rapportés au PIB) s’accroît dans la première période pour décroître fortement ensuite.

 

Source : Michel Husson, La Brèche n°4 2008


Diapositive6 (2)Dans les deux graphiques ci-dessus, on retrouve le « retournement » du début des années 80.

L’évolution sur le long terme des cours en bourse montre bien l’inflexion du début des années 80.  Source : G Duménil, Crises et renouveau du capitalisme,  Presse Université de Laval 2002

On retrouve les mêmes tendances concernant la part des salaires dans le PIB aux USA. Source : M Husson, déjà cité.

Le néolibéralisme constitue bien une contre offensive de classes dominantes qui veulent faire sauter les blocages à la croissance de leurs revenus : intérêts, dividendes, salaires des hauts cadres…

Cette contre-offensive a été déclenchée par les politiques de R Reagan aux USA et M Tatcher en Grande Bretagne en 79 – 80. Elle s’est ensuite étendue à l’ensemble des pays développés. En France, après l’exception de 81 – 82, le tournant de la « rigueur » qui, au départ devait être une « pause », nous a fait entrer, et pour longtemps, dans le néolibéralisme (blocage des salaires, désindexation des salaires par rapport aux prix…).

Premier axe du néolibéralisme : comprimer la masse des salaires : désindexation des salaires/prix, flexibilité, précarité, chômage. La mise en concurrence des travailleurs du monde entier pour faire pression à la baisse du coût du travail a été l’élément clé : le libre échange. Certes, le chômage a commencé à croître dès 1974 (après le 1er « choc pétrolier ») mais, bien qu’en crise, les anciennes règles continuaient à fonctionner et la forte inflation a permis de maintenir un partage salaires / profits non défavorables aux salaires.

Deuxième axe du néolibéralisme : Accroître les revenus du capital : en soumettant  de nouveaux secteurs non marchands à la logique de la rentabilité : les privatisations. En imposant un mode de gestion des groupes axé sur la « valeur pour l’actionnaire » : tout faire pour accroître les dividendes versés aux actionnaires et valoriser au maximum le cours en bourse de l’action de l’entreprise. Imposer un taux de rentabilité financière de 15% à tout prix. Intéresser directement  les dirigeants (d’abord les PDG) a cette stratégie : les stocks options. On a même vu se développer la pratique du rachat par endettement  de leurs propres actions par des sociétés afin de faire croître le cours de leur action.


La prédominance de la logique financière s’est imposée par la dérégulation financière : libéralisation totale des mouvements internationaux de capitaux (suppression de tous les obstacles et contrôles de ces mouvements) associée au fameux « 3 D » : dérégulation, déréglementation et désintermédiation : permettre aux agents économiques de se financer directement sur les marchés financiers sans passer par l’intermédiaire des banques. Pour ne pas se laisser affaiblir, les banques se  sont, à leur tour, massivement engagés sur ces marchés.

L’explosion de la finance s’est manifestée par la montée en puissance de nouveaux mastodontes du capitalisme : les investisseurs institutionnels. Les fonds de pension gèrent les retraites par capitalisation, les fonds d’investissement privés placent dans des sociétés soit à leur création (capital – risque), soit pour leur développement, soit pour leur reprise ou transmission. Les fonds spéculatifs sont spécialisés dans le placement et la gestion des produits dérivés (voir ci-après), ils vont être les premiers concernés par la crise des subprimes. Les compagnies d’assurance sont, avec les fonds de pension, par leur capacité de collecte de l’épargne, les plus puissants intervenants sur les marchés financiers. Les fonds souverains, sont des fonds d’Etat, les plus redoutables, aujourd’hui, sont les fonds des pays du Golfe (alimentés par les recettes du pétrole)  et les fonds asiatiques, en particulier chinois, (alimentés par la forte croissance économique).

Il importe de bien saisir la fusion des différentes formes de capital, l’interconnexion des multinationales de l’industrie, des services et de la finance. Ainsi 47% des actions des entreprises du CAC 40 sont détenus par ces différents fonds, les fonds spéculatifs sont souvent des filiales de banques ou de compagnies d’assurance ou l’inverse…Le développement des places « off shore » (paradis fiscaux) fait que bien malin celui qui pourrait tracer une frontière nette entre industrie et finance ou, même,  entre finance légale et finance criminelle.

 

La globalisation financière a produit une déconnexion croissante entre la finance (placements, prêts et emprunts) et l’économie « réelle » (production et échange  de biens et services).

Le graphique de gauche montre bien l’énorme écart entre le montant quotidien des échanges de  devises sur le marché des changes en 2007 et le commerce international   des biens et services évalué par les exportations mondiales moyennes par jour. Qu’il y  ait un décalage n’est pas anormal mais le rapport de 1 à 50 montre bien la déconnexion démentielle de l’économie financière avec l’économie « réelle ».

Les fonds spéculatifs (graphique du milieu en haut) ont vu leur nombre s’accroître considérablement (11 000 en 2008),  certes par le montant des fonds collectés, ils sont moins importants que les autres fonds mais par  leur activité spéculative sur les produits dérivés, ils ont joué un rôle central dans les mécanismes qui ont conduit à la crise actuelle.

 

Le néolibéralisme avait comme objectif d’enrichir les riches, de ce point de vue, l’objectif a été atteint. Le graphique au milieu en bas, montre bien la croissance du capital accumulé par les plus riches ainsi d’ailleurs que la croissance de leur nombre mais 10 millions de personnes ne représentent que 0,1% de la population mondiale. Il faut toujours mettre en regard l’enrichissement des riches et la baisse de la part des salaires dans le PIB des pays développés (graphique en bas à droite)

 

Les figures de l’enrichissement sont les fameux « golden boys », il s’agit des traders, ceux qui font les opérations sur leurs ordinateurs dans les salles de marché pour le compte des investisseurs. Ils ont bénéficié de bonus considérables quant leurs « prises de positions » permettaient à l’institution financière de faire des gains mais, en cas de pertes, c’est l’institution qui épongeait : de quoi prendre des risques sans trop de soucis jusqu’au jour où…

Les salaires des PDG des grandes sociétés ont, aussi, connu une croissance démentielle. Ainsi, Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, fait remarquer qu’aux Etats-Unis le salaire moyen des PDG était 30 fois supérieur au salaire moyen des américains dans les années 70, il est aujourd’hui de 379 fois supérieur (dans « L’Amérique que nous voulons » Ed Flammarion 2008).

Dans la période antérieure, les PDG étaient intéressés au développement à long terme de leur entreprise, avec le néolibéralisme, c’est la croissance à court terme du cours de l’action en bourse qui est l’objectif principal. Les PDG ont été intéressés à cette logique de « valeur pour l’actionnaire » par les stocks options. Il s’agit d’un droit d’achat d’un certains nombre d’actions de l’entreprise à un prix fixé à l’avance. Quand il le souhaite, c’est-à-dire quand le cours de l’action monte, le PDG peut acheter des actions au prix fixé et les revendre aussitôt au cours du jour : il empoche la différence. PDG et hauts cadres ont donc intérêt à tout faire pour le cours de l’action s’accroisse.

 

Source des graphiques ci-dessus : la revue Alternatives économiques  Hors série « La finance » n°75 et numéro 274 « spécial crise » novembre 2008.

 

Une fois posé ce cadre général du néolibéralisme, nous pouvons aborder la trajectoire économique particulière des Etats-Unis.


 

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Sur ces deux graphiques, on perçoit bien le retournement du début des années 80.

Le taux de profit aux USA et dans les principaux pays européens baisse jusqu’au début des années 80 puis repart à la hausse ensuite (le taux de profit mesure le rapport entre le profit réalisé et la capital des sociétés).

La part de salaires dans les richesses produites dans l’Union européenne  (salaires et cotisations sociales  rapportés au PIB) s’accroît dans la première période pour décroître fortement ensuite.

 

Source : Michel Husson, La Brèche n°4 2008

Dans les deux graphiques ci-dessus, on retrouve le « retournement » du début des années 80.

L’évolution sur le long terme des cours en bourse montre bien l’inflexion du début des années 80.  Source : G Duménil, Crises et renouveau du capitalisme,  Presse Université de Laval 2002

On retrouve les mêmes tendances concernant la part des salaires dans le PIB aux USA. Source : M Husson, déjà cité.

Le néolibéralisme constitue bien une contre offensive de classes dominantes qui veulent faire sauter les blocages à la croissance de leurs revenus : intérêts, dividendes, salaires des hauts cadres…

Cette contre-offensive a été déclenchée par les politiques de R Reagan aux USA et M Tatcher en Grande Bretagne en 79 – 80. Elle s’est ensuite étendue à l’ensemble des pays développés. En France, après l’exception de 81 – 82, le tournant de la « rigueur » qui, au départ devait être une « pause », nous a fait entrer, et pour longtemps, dans le néolibéralisme (blocage des salaires, désindexation des salaires par rapport aux prix…).

Premier axe du néolibéralisme : comprimer la masse des salaires : désindexation des salaires/prix, flexibilité, précarité, chômage. La mise en concurrence des travailleurs du monde entier pour faire pression à la baisse du coût du travail a été l’élément clé : le libre échange. Certes, le chômage a commencé à croître dès 1974 (après le 1er « choc pétrolier ») mais, bien qu’en crise, les anciennes règles continuaient à fonctionner et la forte inflation a permis de maintenir un partage salaires / profits non défavorables aux salaires.

Deuxième axe du néolibéralisme : Accroître les revenus du capital : en soumettant  de nouveaux secteurs non marchands à la logique de la rentabilité : les privatisations. En imposant un mode de gestion des groupes axé sur la « valeur pour l’actionnaire » : tout faire pour accroître les dividendes versés aux actionnaires et valoriser au maximum le cours en bourse de l’action de l’entreprise. Imposer un taux de rentabilité financière de 15% à tout prix. Intéresser directement  les dirigeants (d’abord les PDG) a cette stratégie : les stocks options.


Le néolibéralisme est caractérisé, à la fois, par le mode de croissance du capitalisme mais, aussi, par la trajectoire particulière de la première puissance mondiale : les Etats-Unis.

L’endettement de tous les agents économiques des Etats-Unis est un élément central dans le déclenchement de la crise.

Firmes US

Le libre échange généralisé, la mise en concurrence des travailleurs du monde entier, a incité, pour réduire les « coûts salariaux »,  de nombreuses firmes US à  délocaliser leur production  vers l’Asie ce qui a conduit à réduire le potentiel de production sur le sol des USA. Par ailleurs, la rentabilité financière étant tellement supérieure à la rentabilité économique, les firmes ont, aussi, été incitées à placer sur les marchés financiers plutôt que d’investir dans la production. Pour répondre à la demande interne, cette faiblesse de la production industrielle US a généré une croissance des importations en provenance, principalement, de l’Asie d’où l’énorme creusement du déficit extérieur des USA.

Etat fédéral

Par ailleurs, la politique fiscale de réduction massive d’impôts sur les riches a freiné la croissance des recettes de l’Etat US alors que, dans le même temps, les dépenses militaires  explosaient  du fait des guerres en Irak et en Afghanistan. Deux tendances qui ont généré un immense déficit budgétaire. L’Etat fédéral a du s’endetter auprès des pays qui ont des excédents, au premier rang desquels la Chine.

Ménages US

Pendant longtemps, la croissance de la consommation a été tirée par les ménages les plus riches mais cela ne fut pas suffisant pour soutenir l’activité économique du fait de la contraction des salaires (travailleurs pauvres, précarité…). Pour maintenir, un niveau de dépenses des ménages croissant, l’endettement a servi de substitut à l’insuffisance des revenus du plus grand nombre. En même temps que l’endettement s’envolait, l’épargne des ménages US  s’est effondrée.


Comment est – il possible que la première puissance économique mondiale « vive à crédit » vis-à-vis du reste monde?

Les USA ont cet avantage que leur propre monnaie nationale est monnaie mondiale. Cela ne tient plus, depuis 1971, à un accord officiel international (1971 : fin de la convertibilité du dollar en or) mais au fait qu’elle est la principale monnaie utilisée dans les échanges internationaux et qu’elle demeure la principale devise détenue comme réserve de change par les banques centrales hors des USA.

Ainsi au fur et à mesure que le déficit extérieur US s’accroît, la masse des dollars détenus par des agents non états-uniens augmente. Cette masse de dollars hors des USA peut alors, pour une part, être prêté aux…Etats-Unis.

On remarque bien sur le graphique à gauche ci-dessus que la croissance des réserves en dollars hors USA s’accroît (courbe en bleu)  d’autant plus que le déficit extérieur s’enfonce (courbe orange).

C’est une vieille histoire puisque déjà, en 1971, John Connaly, secrétaire d’Etat américain au Trésor sous Nixon avait déclaré à l’adresse de l’étranger : « le dollar, c’est notre monnaie et votre problème ».On a qualifié cette insouciance américaine vis-à-vis du déficit extérieur de « begnin neglect », douce négligence.

Les rapports économiques entre les différentes zones du monde se modifiant, cette stratégie a sans doute atteint ses limites.

 

Source des graphiques : Questions internationales  numéro de novembre – décembre 2008

Revue de la documentation française.Diapositive18 (2)


L’endettement de tous les agents économiques US va prendre une ampleur nouvelle à la suite de l’éclatement de la « bulle Internet » en 2001. Ainsi, pour éviter la récession aux Etats-Unis, les autorités ont décidé de soutenir l’activité en favorisant l’endettement : comment, en effet, continuer à faire croître la consommation alors qu la part des salaires dans le PIB diminue (graphique en haut à gauche) sinon par le crédit ?

 

La banque centrale des Etats Unis (la FED) va donc baisser considérablement son taux directeur, celui qu’elle propose aux banques pour leur refinancement (graphique en haut à droite), en conséquence, les banques baissent les taux d’intérêts qu’elles font à leurs clients facilitant, ainsi, les prêts.

 

Cette politique a permis effectivement, au début du siècle,  une reprise de l’économie US mais au prix d’un fort endettement de tous les agents économiques, surtout, des ménages. On constate sur le graphique du bas, que le montant de l’endettement total des ménages s’élèvent à 13 925 milliards de dollars en 2008 (par comparaison, la production de richesses  d’une année en France mesurée par le PIB s’élève à environ 2 200 milliards de dollars).

 

Pour compenser la contraction des salaires, le néolibéralisme pousse à l’endettement, c’est vrai, aussi, pour les autres pays capitalistes développés même si c’est aux USA que cela a pris la plus grande ampleur.

 

Sources : graphique du haut. Article de  M Husson déjà cité

Graphique du bas : Alternatives Economiques novembre 2008


Les subprimes sont des prêts immobiliers  faits, par les banques, à des ménages pauvres s’inscrivant dans l’orientation de G W Bush visant l’objectif affiché du  « tous propriétaires ».

Aux USA les prêts aux ménages sont classés suivant la solvabilité des emprunteurs : « prime », c’est le « premier choix », les emprunteurs sont solvables, « subprime », c’est le « second choix », fort risque d’insolvabilité et, entre les deux, il y a, par exemple, les prêts « Alt -A », les emprunteurs sont sans doute solvables mais c’est pas totalement  sûr.

 

Ces prêts sont des prêts hypothécaires, c’est-à-dire gagés sur la valeur de la maison. Ainsi en cas de défaut de paiement, la banque peut vendre la maison pour récupérer « sa mise ».

Comme ces prêts sont risqués les taux d’intérêts sont élevés mais…pas au début puisqu’il s’agit de prêts à taux variable. Ces taux varient en fonction du taux directeur de la FED et dans le sens inverse de l’évolution du prix des maisons.

 

Les courtiers qui faisaient le démarchage des subprimes auprès des pauvres (surtout des afro américains) ont menti sur la réalité des risques d’autant qu’ils étaient rémunérés, par les banques,  au nombre de contrats signés. Il s’agit en fait d’une escroquerie de grande ampleur, nous savons aujourd’hui qu’aucune règle de prudence n’a été respectée. La moitié des prêts subprimes ont été accordés sans aucune vérification de revenu tout en faisant miroiter le « rêve américain ».

Ce type de prêts s’est, aussi, développé en Grande Bretagne et, sous une autre forme, en Espagne. En France, les règles prudentielles sont, encore, importantes : on vérifie le poids des « charges » dans le revenu mensuel avant d’accorder un prêt, les prêts hypothécaires n’existent pratiquement pas et les prêts à taux variable existent mais sont minoritaires (8% des prêts actuellement). On peut se féliciter que le libéralisme n’ait pas réussi à s’imposer totalement dans ce domaine  même si Sarkozy en avait le projet…avant la crise.


Comment une crise d’endettement sur un segment particulier  du crédit aux Etats-Unis a pu avoir des conséquences mondiales ?

 

Deux phénomènes permettre de le comprendre : la titrisation et l’innovation financière.

 

Ces phénomènes n’ont été rendus possible que par la libéralisation des marchés financiers : aucun obstacle à leur développement et suppression de toute règle et contrôle.

 

Les diapositives suivantes vont nous permettre de comprendre de quoi il s’agit.


La titrisation consiste à transformer un crédit en titre de créance négociable, c’est-à-dire qu’on peut le  vendre et l’acheter sur les marchés financiers. C’est le dernier porteur du titre qui perçoit, à échéance, remboursement du principal et paiement des  intérêts.

 

Dans un premier temps, les banques US  revendent  une partie importante de leurs prêts subprimes à des établissements financiers spécialisés. Aux Etats-Unis, deux grands organismes officiels sont spécialisés dans l’achat de titres de créances issus des crédits immobiliers : Fannie Mae et Freddie Mac. On les appelle, aussi,  government sponsored entities (GSE). Agences publiques, elles ont été partiellement privatisées au début  des années 70 mais ont continué d’être garanties par l’Etat américain. Compte tenu de la rentabilité des activités de titrisation, des sociétés privées, souvent créées par des banques, vont s’engager à leur tour dans cette activité, on les dénomme « véhicules » de leur vrai nom  Special  Purpose Vehicule (SPV) ou véhicule à finalité spéciale. En revendant leurs « créances pourries », les banques les sortent de leur bilan et s’en débarrassent en  « refilant » le risque aux véhicules tout en empochant, au passage, de grasses commissions. L’autre avantage, c’est que les véhicules, souvent filiales des banques, ne sont pas soumis aux règles qui encadrent le système bancaire : la titrisation est un moyen de contournement réglementaire. Ces véhicules opèrent d’ailleurs souvent  dans des places off shore c’est-à-dire dans des paradis fiscaux.

 

Dans un second temps, Fannie, Freddie et véhicules vont regrouper leurs prêts achetés en « pôle » et les découper en tranches, chaque tranche constitue un « titre adossé à un actif », en anglais, Aset  Backed Securities : ABS. Dans le cas, ici particulier, des titres adossés à des crédits immobiliers, la forme particulière de ces tranches ABS s’appelle Morgage Backed Securities : MBS. ABS et MBS sont des produits dits « structurés ».

La magie de la finance va, alors, continuer à opérer. En effet des « tranches »  de différentes nature vont être mélangés  dans le cadre de paniers baptisés Collateralized Debt Obligation : CDO. Au sein de ces paniers, on trouvera des titres adossés à des prêts sûrs (« seniors ») à côté de titres adossés à des prêts extrêmement risqués (« juniors ») dont, massivement, les subprimes. Seront, aussi, présents dans les CDO,  des titres intermédiaires (« mezzanine »). Ces paniers de titres CDO sont donc des produits financiers complexes et très risqués mais prometteurs de haut rendement.

 

Freddie, Fannie et véhicules vont donc vendre ces paniers CDO contenant les subprimes, dans le monde entier, à des compagnies d’assurance, à des banques, à des fonds spéculatifs, à des fonds de pension, à des fonds d’investissement, à des fonds souverains,  à certaines grandes multinationales et, même, à des fondations universitaires.

 

Les marchés concernés se font de « gré à gré » donc, contrairement à la bourse, sans aucun contrôle, dans une opacité la plus totale c’est pourquoi personne ne savait l’étendue de la diffusion des risques subprimes. L’absence totale de contrôle des mouvements internationaux de capitaux et l’extraordinaire vitesse de circulation mondiale des flux financiers liée aux nouvelles technologies de la communication ont  contribué à la diffusion massive des risques subprimes sur l’ensemble de la planète.

 

Les sociétés financières acheteuses de ces paniers étaient d’autant plus incitées à le faire qu’elles s’appuyaient sur des agences de notation pour évaluer les risques des produits financiers. Les agences de notation classent selon leurs risques les actifs financiers en leur attribuant une note avec des lettres selon la nomenclature Standar’s & Poor’s : AAA, AA, A, BBB…Ces agences sont des sociétés privées dont les clients sont les émetteurs de titres qui paient pour se faire évaluer, chacun comprend alors la relativité de l’indépendance de ces agences… De fait, elles ont, jusqu’à la révélation de la crise, attribué d’excellentes notes aux produits issus des subprimes.

 

La finance serait trop simple si les investisseurs ne pouvaient s’assurer sur les risques pris. Ainsi un autre marché s’est développé : celui des CDS : Credit Default Swap.  Il s’agit d’un contrat d’assurance de la valeur d’une créance. En échange d’une prime, le « vendeur de protection » s’engage à dédommager l’ « acheteur » de toute perte résultant d’un « incident » de paiement. Ainsi  banques et autres sociétés financières se sont assurées contre les risques subprimes auprès d’autres établissements financiers, en particulier, des compagnies d’assurance (comme AIG) ou autres « réhausseurs de crédits ». Lors de la crise les assureurs seront emportés avec leurs assurés dans la débâcle.

 

La finance a son langage et l’hyper sophistication mathématique formalisant les produits financiers a conduit à des produits d’une complexité telle que même leurs créateurs ne doivent pas les comprendre, on parle ainsi  de CDO de CDO, de CDS synthétique…


Tant que les prix de l’immobilier montaient (graphique en haut à gauche) liés à de forts mouvements d’achats de maisons (graphique en bas à gauche) le processus s’est démultiplié.

 

Les prêts subprimes (graphique en haut à droite) ont d’autant plus augmenté que les garanties (hypothèques) liés à la valeur des maisons semblaient de plus en plus solides. Les banques ont alors revendu sous forme de titres les subprimes aux véhicules et GES (part en noir sur chaque bâton) en gardant une faible partie dans leur bilan (part en gris).

 

Freddie, Fannie et véhicules ont alors produit et vendu massivement  leurs tranches ABS (graphique en bas à droite). Le marron et le rouge correspondent aux titres adossés aux crédits immobiliers (MBS). De nombreux autres prêts peuvent, aussi, être titrisés.

 

L’augmentation du prix des maisons était telle que de nombreux ménages américains ont  non seulement hypothéqué  leur maison pour leur crédit immobilier mais, aussi, pour des crédits à la consommation, des crédits automobiles et, souvent, pour des crédits pour les études universitaires des enfants.

 

 

Source : graphique en haut à droite : La crise des subprimes  Conseil d’analyse économique avril 2008

graphique en bas à droite : Alternatives économiques novembre 2008


 

 

 

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Après avoir eu, au début du siècle, une politique de bas taux d’intérêts, la banque centrale des Etats-Unis, la FED va, à partir de la mi 2005, augmenter ses taux directeurs (graphique en haut à gauche). Elle va le faire pour lutter contre l’inflation. Adepte du monétarisme (un des principaux courants de pensée du néolibéralisme), elle considère que le danger principal est l’inflation et que la lutte contre l’inflation doit se faire par la hausse des taux d’intérêts. Or, en 2005, les tensions inflationnistes se confirment et la baisse du dollar commence à poser problème.

 

Les taux d’intérêts variables des subprimes sont indexés sur les taux directeurs de la FED, l’augmentation de ces taux va accroître les intérêts exigés aux emprunteurs. Les ménages pauvres sont alors dans l’incapacité d’honorer leurs traites, les défauts de paiement se multiplient et, avec eux, les saisies (graphique en bas à gauche). Aux USA, il suffit de trois mensualités impayées pour que l’expulsion puisse avoir lieu. Le nombre indiqué 739 714 correspond au nombre de saisies au deuxième trimestre 2008, depuis le début de la crise, on estime à environ 5 millions le nombre de saisies ce qui correspond, compte tenu du nombre de personnes par famille concernée (3 ou 4)  à une fourchette de 15 à 20 millions de personnes victimes de ces expulsions. La communauté afro américaine a été la plus durement touchée.

 

Les banques mettent alors en vente, comme prévu, les maisons mais elles ne trouvent pas preneur, la bulle immobilière éclate à la mi – 2007, les prix des maisons s’effondrent (graphique en haut à droite). « Bulle » signifie que le prix d’un actif augmente et s’emballe bien au-delà de la valeur réelle de l’actif telle que les « fondamentaux du marché » pourraient le justifier. La « réalité » c’est, ici et dans un cadre marchand,  la confrontation effective  entre la demande solvable  de logements des ménages et le  stock de logements existants. Mais les bulles finissent toujours par exploser.


Nous avons expliqué comment par la titrisation et l’innovation financière les subprimes et leurs produits dérivés se sont divulgués à l’échelle mondiale, de la même façon, les pertes, liées au non remboursements des ménages endettés aux Etats-Unis,  vont générer une débâcle  financière mondiale.

 

 

 

Défauts de paiement et effondrement des prix de l’immobilier vont se traduire par  des pertes  énormes d’établissements financiers  même si la révélation de ses pertes ne se fera que progressivement. Dès le 22 juin 2007, deux hedges funds de la banque Bear Stearn, hedges funds adossés aux  subprimes, font faillite.

 

 

 

En juillet 2007, en France, la société Oddo annonce la liquidation de trois de ses fonds mais, c’est, surtout, l’annonce le 9 août 2007, par BNP Paribas de la fermeture de trois de ses fonds spéculatifs ayant trempés dans les subprimes qui va déclencher le premier cataclysme.


 

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L’annonce des pertes (longtemps niées) par BNP Paribas va produire  un premier mouvement de panique, en premier lieu, parmi les établissements financiers engagés dans les subprimes. Quand les pertes se révèlent, on essaie de se « refaire » en vendant les autres actifs (actions et obligations) que l’on détient pour essayer de  compenser. Ce  mouvement massif de ventes d’actions de la part des grands investisseurs entraîne la chute des cours boursiers : la crise bancaire génère presque  immédiatement une crise boursière.

 

Les banques perdent, alors, totalement confiance entre elles, chacun soupçonnant l’autre d’être trempée dans les subprimes. Ainsi, elles refusent de se prêter entre elles ce qu’elles font  ordinairement au quotidien pour se refinancer. Le marché interbancaire ne fonctionne plus, c’est la crise de liquidité.

 

On assiste alors, en août 2007,  à la première grande vague d’intervention des banques centrales : la Réserve Fédérale américaine (FED), la  Banque Centrale Européenne, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre mettent à la disposition des banques (sous forme de prêt) plus de 400 milliards d’euros.Diapositive20 (2)


Pour comprendre très  schématiquement la monnaie, il faut percevoir les  « étages » du système bancaire.

Au rez de chaussée, les agents économiques « réels » : ménages, entreprises, associations, collectivités locales… ils détiennent des comptes dans les  banques et peuvent faire appel au crédit quand ils ont des besoins de financement. Pour eux, la liquidité c’est pouvoir  disposer immédiatement de moyens de paiement pour leurs achats ou pour honorer leurs dettes.

Au premier étage, les banques (aux différents statuts) doivent pour financer leurs clients pouvoir se « refinancer ». Ce refinancement peut se faire par des emprunts et des prêts entre elles sur le marché interbancaire ou auprès de la banque centrale au sein de laquelle elles ont obligatoirement un dépôt. Pour elles, la liquidité c’est pouvoir disposer immédiatement de monnaie centrale pour pouvoir se régler entre elles.

Au deuxième étage, la banque centrale (indépendante) mène la politique monétaire soit par le réescompte soit en prêtant ou empruntant elle-même sur le marché interbancaire. Comme les taux d’intervention de la banque centrale guident  tous les autres taux d’intérêts existant dans l’économie, ils sont appelés taux directeurs. L’essentiel de la politique monétaire réside aujourd’hui dans la manipulation de ces taux : à la hausse quand on veut restreindre le crédit, à la baisse quand on veut le favoriser.

Aujourd’hui quand on dit que les banques centrales « injectent des liquidités » cela signifie qu’elles prêtent à court terme aux banques avec de faibles taux d’intérêts dans l’objectif de débloquer la crise de liquidité et d’inciter les banques à prêter à leurs clients. Ces milliards mis à disposition des banques relèvent de la création monétaire c’est-à-dire qu’ils sont prêtés à partir de rien, « ex – nihilo ».

Depuis le début de la crise, les banques centrales ont injectées massivement des liquidités sans résultat probant contraignant les Etats à se substituer aux banques…mais bon, ici, nous ne sommes encore qu’à l’automne 2007.

PS : on parle aussi de crise de liquidité quand sur un marché il n’y a que des vendeurs et pas d’acheteurs : impossible alors de transformer un actif en monnaie.


 

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En octobre 2007, les indices boursiers repartent à la hausse. Les chantres du libéralisme crient « victoire ». Selon eux, le marché a une nouvelle fois triomphé, la crise est terminée.

 

Pour autant, la crise de confiance entre les banques perdure. Plusieurs grands établissements financiers annoncent d’importantes dépréciations d’actifs liées aux subprimes.  La grande banque d’affaires américaines Merill Lynch annonce une perte annuelle de 7,8 milliards de dollars

 

Face à l’aggravation de la situation, les banques centrales interviennent de façon encore plus massive qu’en août. La seule BCE injecte 348,6 milliards d’euros le 18 décembre 2007, du jamais vu dans son histoire.

 

Ces interventions qui avaient pour objectif de « soulager »  les banques ont eu l’effet contraire. Elles ont révélé au monde l’ampleur du désastre aggravant la crise de confiance…Diapositive21 (2)


La crise de confiance et la panique des milieux financiers débouchent sur le premier grand krach de la crise le lundi  21 janvier 2008.

 

Le 24 janvier est révélée l’affaire Kerviel de la Société Générale avec une perte reconnue de 5 milliards d’euros mis sur le compte du trader, ces pertes mettant, d’ailleurs, au second plan les 2 autres  milliards de pertes de la Société Générale directement liées aux subprimes.

 

Le 17 février 2008, coup de théâtre, grande surprise mondiale, le gouvernement britannique décide de nationaliser la huitième banque du pays : Northern Rock. Quelques mois plus tôt, cette banque avait demandé un prêt d’urgence à la banque centrale anglaise pour éviter la faillite provoquant une ruée de milliers de clients aux guichets et la chute de 30% de son cours en bourse.

 

Durant tout le premier semestre 2008, les mauvaises nouvelles s’accumulent et les banques centrales poursuivent leurs interventions. Tout ceci dans la dénégation officielle de la crise, Christine Lagarde, profitant d’un rebond des cours boursiers en avril –  mai 2008, déclare même, le 15 mai,  « je jubile ! ».


Malgré le jeu de « yoyo » de la bourse, une forte tendance baissière s’impose. Aux « investisseurs » qui essaient de « se refaire » de leurs pertes en vendant des actions s’ajoute un fort courant « vendeur » lié au mimétisme des opérateurs financiers.

Keynes a fait une comparaison célèbre entre la bourse et un concours de beauté où les gagnants sont ceux qui parient sur la femme  qui remportera le concours. Le jeu consiste alors, non pas à choisir « réellement » la plus belle, mais à parier sur celle que le plus  grand nombre choisira. Cette stratégie consiste à suivre l’opinion dominante, chacun ayant le même comportement, le choix correspond effectivement à l’avis supposé dominant. Keynes parle à ce propos de « prophétie auto réalisatrice ».

Ce comportement moutonnier est l’ordinaire des marchés financiers, il amplifie considérablement, surtout en période de crise,  les mouvements de hausse comme de baisse des cours des valeurs mobilières (actions, obligations). La baisse appelle la baisse.

Dans un tel contexte, la spéculation « à la baisse » s’est développée sur les marchés à terme. Elle consiste à s’engager à vendre à une date donnée et au prix d’aujourd’hui une quantité d’actions que l’on ne possède pas encore. A échéance, on achète les actions au cours du jour qui est plus bas, on revend aussitôt au prix convenu et on empoche la différence.

 

Les « investisseurs » voulant se dégager de leurs actifs en voie de dépréciation se portent alors sur des valeurs plus rémunératrices. C’est pourquoi la spéculation s’est déplacée sur les marchés des matières premières et du pétrole amplifiant considérablement  la hausse des cours dont l’origine réelle se trouvait  dans un décalage entre l’offre contractée  et la demande en croissance. Cette spéculation a généré une « bulle » sur les matières premières et le pétrole qui éclatera, à son tour, à l’autonome 2008.


Après la nationalisation de Northern Rock par le gouvernement britannique, l’Etat fédéral des Etats-Unis va nationaliser de fait, le 7 septembre 2008, les deux énormes institutions financières spécialisées dans le recyclage des crédits immobiliers : Fannie Mae et Freddie Mac.

 

Le grand coup de tonnerre mondial qui va rendre la crise financière encore plus explosive est la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. En effet, le Trésor US et la FED laissent tomber cette quatrième banque d’investissement US. Les milieux de la finance étaient convaincus, depuis des lustres, que les Etats, en particulier le plus puissant d’entre eux, viendraient, quoi qu’il arrive, au secours des plus grandes institutions financières. Le principe « too big to fail » c’était jusqu’à présent vérifié et voilà qu’il ne fonctionne  plus,  panique générale : « à qui le tour ? ».

 

Le même jour, l’une des principales banques américaines, Bank of America, annonce le rachat de Meryll Lynch.

 

Le 16 septembre, la FED et le gouvernement US décident de nationaliser, la plus grande compagnie d’assurance américaine AIG (American International Group) menacée de faillite.

 

Le 17 septembre, la panique des opérateurs financiers conduit à une brutale chute des cours en bourse.


Gagner gros en prenant le moins de risque fut au principe de la contamination des créances pourries. Les tranches d’ABS relèvent de la titrisation de prêts, les paniers de CDO sont de la retitrisation d’ABS, on a même été jusqu’à des  CDO de CDO… Pour se protéger les établissements financiers se sont même assurés en achetant des CDS (contrat d’assurance contre un risque de défaut de paiement), un marché de CDS s’est, à son tour, développé. Chacun pensait pouvoir se retirer à temps au cas où…mais quand on veut vendre et qu’il n’y a plus d’acheteurs, les pertes s’accumulent et se diffusent.

 

De très nombreux établissements financiers bancaires ou non sont donc sévèrement touchés dans .le monde entier.

 

Les banques françaises sont loin d’être épargnées : la Société générale mais, aussi,  les banques populaires, les caisses d’épargne et leur filiale commune Natixis. Les compagnies d’assurance comme AXA, la banque franco belge Dexia spécialisée dans le financement des collectivités locales…

 

A signaler que parmi les investisseurs institutionnels, les fonds de pension anglo saxon sont particulièrement touchés. De très nombreux retraités américains et anglais voient le montant de leur pension fondre. D’autres pays sont concernés par ce phénomène, en particulier, en Amérique latine, l’Argentine a d’ailleurs nationalisé tous les fonds de pension sur son territoire.

 

Où sont passés les défenseurs des retraites par capitalisation ?


 

 

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