Dialogue transatlantique entre Mariana Heredia, docteur en sociologie (Argentine) et Christian Laval, professeur de sociologie (France)
Société
Elections aux Etats – Unis: Emmanuel Todd nous invite à réfléchir avant de juger
Emmanuel Todd travaille actuellement sur les tensions de la société américaine et leurs liens avec la globalisation. La conférence d’Emmanuel Todd s’est tenue à Nantes le 8 novembre 2016, quelques heures avant la proclamation des résultats.
RETOUR SUR LE MOUVEMENT SOCIAL CONTRE LA LOI EL KHOMRI
« Un conflit qui fera date« : court article de JLLG paru dans la revue syndicale US Retraités d’octobre 2016 avec comme objet de rappeler brièvement les différentes étapes de ce conflit.
Un conflit qui fera date: vous pouvez télécharger cet article
Un dossier passionnant vient d’être consacré au mouvement Nuit debout dans le dernier numéro de l’Institut de recherche de la FSU Regards Croisés
Dossier Nuit debout dans Regards croisés :
Ci-dessous, les principaux enseignements d’une étude sociologique sur les participants à Nuit debout
Qui vient à Nuit debout ? Une trentaine de sociologues ont parcouru la place de la République en interrogeant les participants à Nuit Debout. Ils partagent ici les premiers enseignements tirés de ces centaines d’entretiens.[[Ce texte est paru sur le site Reporterre le 17 mai 2016. Source : http://reporterre.net/Qui-vient-a-Nuit-debout
Stéphane Baciocchi (EHESS), Alexandra Bidet (CNRS), Pierre Blavier (EHESS), Manuel Boutet (université de Nice), Lucie Champenois (ENS Cachan), Carole Gayet-Viaud (CNRS), Erwan Le Méner (EHESS) sont chercheurs en sciences sociales.
Sur Nuit Debout, on a tout entendu : “la moyenne d’âge est de 25 ans”, c’est “un entre-soi de bobos parisiens”, on n’y trouve “aucun vrai prolétaire”, mais “une bourgeoisie blanche urbaine”, “des SDF et des punks à chien qui boivent de la bière”, “un rassemblement d’étudiants déclassés, de militants de l’ultra-gauche et de semi-professionnels de l’agitprop”… Ces énoncés, souvent tranchants, mobilisent des catégories toutes faites, disent quoi penser, clament ce que le mouvement est, doit ou ne doit pas devenir, négligent les ordres de grandeur, hiérarchisent les endroits ou les moments de la place, le « vrai » et le « faux » Nuit Debout. Nous plaidons ici pour une autre approche : commencer par établir les faits, en enquêtant collectivement.
L’attentat terroriste est conçu pour être vu et filmé
Point de vue d’Anne-Sophie Lectac
Agrégée d’histoire, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, Anne-Sophie Letac enseigne la géopolitique en classes préparatoires au Lycée Lavoisier
L’attentat terroriste est conçu pour être vu et filmé, ou du moins pour que ses effets le soient, et nous obéissons docilement à cette injonction implicite. Les journaux sont pleins d’images de badauds qui «smartphonent» l’horreur. Le téléphone qui filme un être humain en train de mourir ou une panique de rue pose la question morale de l’obscénité du geste, la question juridique de la non-assistance à personne en danger, mais aussi plus froidement la question de la complicité inconsciente de toute une civilisation.
Quand les virilités partent en vrille
Tribune de Nancy Huston, écrivaine, publiée par Libération le 18 août 2016.
Et si les jeunes hommes qui se tournent vers Daech ne toléraient pas leurs propres faiblesses ? Et transformaient leur terreur intime en une terreur politique ? Face au fanatisme, il faut prendre conscience de l’importance du corps et des pulsions.
Internet et lutte des classes
Analyse de Christian Fuchs, professeur en sciences de l’information et de la communication à la Westminter School of Media, Arts and Design.
Souvent négligée par les marxistes, la communication et les réseaux sociaux jouent un rôle central dans le capitalisme contemporain. A partir d’une lecture approfondie de Marx et enrichie des études post-coloniales et du féminisme, Christian Fuchs présente dans cet entretien une critique de l’économie politique des réseaux sociaux. Ainsi, il montre que l’émergence d’Internet joue à la fois un rôle stratégique pour l’accumulation du capital et remplit une fonction idéologique, mais contient également une vulnérabilité aux crises. À partir de cette critique, il souligne les perspectives de luttes autour d’Internet et les contours d’un Internet libéré de l’emprise du capital.
En téléchargeant ce fichier vous aurez accès à l’interview de Christian Fuchs publié par Période revue en ligne de théorie marxiste.
Attentat de Nice: dans l’horreur, raison garder et exercer
Par André Tosel, philosophe.
Quatre jours après l’attentat qui a plongé sa ville natale « dans le chaos de la violence mondiale », le philosophe André Tosel analyse la situation politique actuelle pour mieux sortir de cette spirale meurtrière.
L’histoire bégaye. Par trois fois, la France a été frappée d’attentats innommables qui massacrent des victimes innocentes de tout âge et de toute condition. La compassion et l’indignation ne peuvent être que nos premières réactions. Il nous faut d’abord respecter le temps du deuil et non pas engager des polémiques obscènes comme celles des élus de la droite hégémonique dans les Alpes-Maritimes alors que les dépouilles des victimes ne sont pas inhumées. Ainsi, Christian Estrosi fait sans vergogne son marché électoral en déplorant l’insuffisance des services de sécurité surpris par une forme d’attaque inédite, et Éric Ciotti, sans davantage de pudeur, reprend son antienne de défenseur de la civilisation chrétienne libérale contre la barbarie (effective, bien sûr) de l’acte meurtrier. Tous deux oublient que leur mentor Nicolas Sarkozy a supprimé des milliers de postes de policiers pour des raisons d’économie et a laissé se dégrader la situation des populations les plus démunies, notamment les plus jeunes qui sont les plus tentés par la rage et la radicalisation. La promesse de passer au karcher les délinquants n’a rien de républicain ni de social.
Comment sortir de la nuit néolibérale
Pierre Dardot et Christian Laval viennent de publier un nouveau livre: Ce cauchemar qui n’en finit pas aux éditions La Découverte.
Cette vidéo produite par Médiapart est un débat autour de ce livre et une contribution indispensable pour qui cherche une issue au désastre actuel.
«La transformation d’une jeunesse en deuil en jeunesse en lutte»
Le philosophe Jacques Rancière, penseur de l’égalité, réfléchit à ce que dessinent le mouvement « Nuit Debout » et la mobilisation contre la loi sur le travail, à ce qui les porte, mais aussi à ce qui peut les limiter. Entretien réaliser pour Médiapart le 30 avril 2016.
Point de vue intéressant qui mérite le débat.
Un État d’insécurité
Eric FASSIN est sociologue et enseignant-chercheur à Paris 8. Ci-dessous, une contribution publiée sur son Blog Médiapart.
Il faut penser les violences policières, non comme un dommage collatéral, mais comme une pièce maîtresse du dispositif sécuritaire qui accompagne la mise en place de l’ordre néolibéral. Il faut aussi parler de l’expérience d’insécurité que beaucoup vivent à cause de l’État, et non malgré ses efforts. Si nous vivons dans un état d’insécurité, c’est que nous sommes confrontés à un État sécuritaire.
Une loi pour quel travail ?
Alain Supiot : « Remettons le travail au centre de la réflexion et du droit du travail »
Une analyse passionnante d’Alain Supiot. Ci-dessous un entretien réalisé par Yves Husson et publié dans le journal l’Humanité du 11 mars.
Le juriste, professeur au Collège de France, souligne les dangers du projet de réforme El Khomri, en particulier celui lié à la primauté accordée à l’accord d’entreprise, qui deviendrait un instrument de mise en concurrence sociale des travailleurs. Il plaide pour une « vraie réforme » du droit du travail, répondant aux transformations de l’organisation de l’économie, ainsi qu’à la révolution technologique en cours.
Nos gouvernants ont peur des sciences sociales
Manuel Valls déclarait au Sénat le 26 novembre: «J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qu’il s’est passé.» .
Les conservateurs, depuis longtemps, accusent les sciences sociales de promouvoir, face aux actes délictueux ou terroristes, une « culture de l’excuse ». Bernard Lahire démonte cette affirmation dans un ouvrage récent: Pour la sociologie et pour en finir avec la prétendue « culture de l’excuse ». Ce livre est publié aux éditions La Découverte (2016, prix 13,5 €).
Les détenteurs du pouvoir ont peur de ceux qui cherchent à comprendre. Causes et conséquences d’une telle peur furent l’objet d’un des débats organisés par Médiapart le 7 février à Grenoble. Ce débat rassemblait Sohpie Wahnich (historienne), Olivier Il (politiste) et Bernard Lahire (sociologue). Vous pouvez visionner ce débat, il dure 50 minutes.
Crimes et libertés par Henri Leclerc
Henri Leclerc, Président d’honneur de la LDH.
“Pour combattre les crimes et prévenir les attentats, le gouvernement par la déclaration de l’état d’urgence a pris une décision qui menace les libertés.
“Dès la promulgation de l’état d’urgence s’est posée la question de l’éventuelle « pérennité » de l’état d’urgence. En effet, on peut se demander quel gouvernement aura le courage de dire que la menace terroriste a disparu au point qu’il convient d’abandonner cette protection. Pour détourner cette question, le gouvernement propose une réforme de la Constitution y introduisant l’état d’urgence.
“Nul ne sait ce qu’il adviendra finalement de cette réforme mais ce qui est certain c’est que les voix de ceux qui s’accrochent aux principes fondamentaux de la République sont bien faibles. Si nous ne trouvons pas les mots pour engager un dialogue avec ces milliers de jeunes français qui sont aujourd’hui identifiés comme étant partis faire le Jihad, si nous n’essayons pas de comprendre pourquoi ils sont partis et continuons à dresser des murs autour des populations pauvres, ostracisées, à exclure ces jeunes dont la religion est un repaire identitaire, si de surcroît nous en faisons des suspects, alors nous ouvrirons la porte à plus de crimes et au recul de la démocratie.”
Henri Leclerc
Ci-dessous, la tribune d’Henri Leclerc publiée le 27 décembre 2015, sur le site de l’Institut tribune socialiste (ITS).
Espagne: Barcelone pour un réseau européen de « villes refuges » pour les réfugiés syriens.
«Bien qu’il s’agisse d’une compétence des Etats et de l’Europe, depuis Barcelone, nous ferons tout ce que nous pourrons pour participer à un réseau de villes-refuges » pour rapidement augmenter les capacités d’accueil afin de recevoir plus de réfugiés syriens » a annoncé la maire «indignée» de la capitale catalane, Ada Calau, citée par RT France.